Réduire ses dépenses de chauffage
Résumé Avec la hausse des coûts de l’énergie, la facture liée aux dépenses de chauffage explose. Toutefois, il est possible de faire baisser la note grâce à des mesures simples, ou certains investissements permettant de diversifier les modes de chauffage.
Avec la flambée des coûts de l’électricité et du gaz, de nombreux fournisseurs d’énergie ont répercuté des hausses de tarifs parfois très importantes auprès de leurs clients. Ces augmentations leur sont imposées en cas d’inaction de leur part. Il est donc primordial, dans ce cas, de changer de fournisseur, sur tout si vous avez un contrat indexé sur l’évolution des marchés. Mieux, une vérification annuelle du meilleur tarif proposé par rapport à votre lieu d’habitation est souhaitable. En effet, il est très facile de changer de fournisseur. Vous pouvez le faire au- tant de fois que vous le souhaitez. Il suffit d’indiquer votre point de livraison (PDL) qui figure sur votre facture et le nouveau fournisseur se charge de la totalité des démarches. Si vous avez un compteur Linky, vous n’avez même pas à relever votre compteur, l’opération s’effectuant par télétransmission.
Pour faire votre choix entre les différents opérateurs, vous pouvez vous aider d’un comparateur. Dans ce cadre, le médiateur de l’énergie, autorité publique indépendante des opérateurs, dispose d’un site officiel, gratuit et objectif. Attention, vous devez comparer non seulement le prix de la consommation, mais également celui de l’abonnement qui varie, pour l’électricité, selon la puissance souscrite. L’évaluation et le choix de puissance de compteur se révèlent donc essentiels.
Optimiser ses modes de chauffage existants
Une fois le choix du meilleur fournisseur d’énergie réalisé, vous pouvez changer vos radiateurs électriques, s’ils sont anciens, afin de bénéficier d’un meilleur rendement énergétique. Les radiateurs électriques à inertie sont très performants et permettent de produire de la chaleur en chauffant une résistance qui se trouve dans un matériau accumulateur (fonte, céramique…) ou un fluide caloporteur. Cet achat est rapidement amorti eu égard au prix actuel des radiateurs. En complément, vous pouvez vous intéresser à d’autres modes de chauffage. Si vous disposez, par exemple, d’une cheminée à foyer ouvert, vous avez tout intérêt à l’équiper d’un insert ou d’un foyer fermé. En effet, les cheminées à foyer ouvert émettent beaucoup de parti- cules fines et ont un rendement énergétique très faible, de l’ordre de 15 %. Or, la pose d’un insert ou d’un foyer fermé permet d’augmenter ce rende- ment énergétique jusqu’à 60 à 70 %. N’oubliez pas de stocker vos bûches dans un endroit sec. En effet, un combustible humide peut entraîner une surconsommation importante tout en réduisant l’efficacité de votre cheminée. Par ailleurs, l’Agence de la transition écologique (Ademe) rappelle qu’un conduit de cheminée encrassé d’un millimètre de suie augmente de 10 % la consommation de bois. Vous avez donc tout intérêt à faire ramoner au moins une fois par an votre cheminée.
Changer de chaudière
Si vous disposez d’une chaudière au fioul ou au gaz de plus de 15 ans, vous avez tout intérêt à la changer afin de bénéficier des dernières avancées technologiques. Les chaudières gaz à condensation récentes offrent un rendement énergétique très important et sont peu encombrantes. Le confort thermique est excellent et vous ne rencontrez pas de problème d’approvisionnement si vous êtes raccordés au gaz de ville. En revanche, vous êtes soumis à l’augmentation du coût de cette énergie. De ce fait, vous pouvez chauffer jusqu’à 16 °C votre habitat, puis utiliser un chauffage d’appoint moins onéreux (cheminée à insert, poêle à bois ou à granulés…) pour atteindre la température souhaitée. Vous pouvez également opter pour une chaudière qui fonctionne au bois et/ou avec des granulés. Toutefois, ce type de chaudière occupe beaucoup de place du fait du stockage des bûches et/ou des granulés. Son coût est également important, ce qui allonge votre retour sur investissement.
Installer une pompe à chaleur
La pompe à chaleur air-eau est de plus en plus plébiscitée. Elle est composée de deux modules: l’un, à l’extérieur de l’habitation, est chargé de capter les calories de l’air pour chauffer l’eau de votre réseau de chauffage et produire votre eau chaude domestique; l’autre, à l’intérieur, est raccordé à votre réseau de radiateurs et va diffuser la chaleur dans votre loge- ment. Si vous optez pour un modèle réversible, la pompe à chaleur peut également rafraîchir les pièces durant la saison estivale. Cette solution est très économique car elle permet, pour 1 kWh d’électricité consommée, de produire selon les modèles 3 à 4 kWh. Vous n’avez pas non plus à gérer son alimentation et son entretien. De plus, ce système de chauffage ne rejette pas de fumées dans l’air. Côtés inconvénients, le niveau sonore de l’unité extérieure doit être vérifié avant l’achat afin de ne pas vous gêner, ni vos voisins. Par ailleurs, si vous habitez dans une région très froide, la pompe à chaleur offre un rendement moins important lorsque la température descend en dessous des – 7 °C. Elle utilise alors plus d’électricité, ce qui alourdit votre facture de chauffage.
Opter pour d’autres solutions
Les poêles à bois et à granulés (ou pellets) rencontrent un vif succès. Il faut dire que le bois constitue l’un des moyens les plus économiques pour se chauffer malgré les hausses enregistrées depuis la reprise de l’inflation. Seul l’approvisionnement peut être plus difficile depuis quelques mois si vous n’habitez pas à proximité d’une zone forestière. Les poêles à bois ne nécessitent pas d’électricité pour démarrer et fonctionner, à la différence des poêles à granulés. Ils vous permettent donc d’être énergétiquement autonome. En revanche, les poêles à granulés peuvent être programmés et démarrer seuls aux heures que vous souhaitez, par exemple une heure avant votre réveil.
De plus, ils disposent d’un ventilateur qui permet de mieux diffuser la chaleur produite. Certains modèles de poêles à granulés sont hydrauliques et peuvent également être raccordés à votre système de chauffage central ainsi qu’à l’eau chaude sanitaire. Dans ce cas, ils fonctionnent comme une chaudière et peuvent chauffer un volume plus important. Vous devez choisir la puissance de votre poêle selon différents critères comme le volume à chauffer, la qualité de l’isolation de votre habitat et votre mode d’utilisation: chauffage d’appoint ou non. Ne prenez pas un poêle trop puissant pour vos besoins car il s’encrasse plus vite lorsqu’il fonctionne à sa puissance minimale et est moins performant.
BÉNÉFICIER D’AIDES FINANCIÈRES
Vous pouvez bénéficier de l’aide dénommée « MaPrimeRénov’ », qui est versée par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH). Tous les foyers sont éligibles, mais le montant de la prime varie selon votre niveau de revenus. Vous pouvez également demander, sur le site officiel et indépendant, un diagnostic gratuit afin de connaître les possibilités de rénovation énergétique de votre logement, y compris l’amélioration de son isolation. Votre interlocuteur vous indiquera également les aides, notamment locales, auxquelles vous êtes éligibles. Enfin, ce site met à votre disposition un annuaire des artisans qualifiés et RGE, « reconnu garant de l’environnement ».
THIERRY DESCHANELS