Paris, c’est le moment d’acheter !
Les derniers chiffres des notaires du Grand Paris peuvent laisser penser que la période reste favorable à ceux qui voudraient acheter pour se loger ou investir dans la capitale. Reste à savoir combien de temps encore durera l’accalmie sur les prix.
Tirés à la baisse par la capitale, les prix des appartements anciens n’ont presque pas évolué en un an en Île-de-France au premier trimestre 2022. D’après les compromis et promesses de vente, ils devraient retrouver en juillet 2022 le niveau de juillet 2021, à 6 790 €/m2, avec une stagnation sur un an au niveau de la région. Mais celle-ci masque en réalité des disparités géographiques. Ainsi, à Paris, la baisse des prix devrait légèrement s’accentuer (-2,1 % sur un an en juillet), tandis que les hausses se modéreraient en petite couronne (+0,9 %) et se maintiendraient en grande couronne (4 %).
Des baisses à saisir dans la capitale
En effet, à Paris, l’érosion des prix se prolonge, à un rythme assez proche de celui observé entre 2013 et 2015. Le prix au m² a reculé de 10 600 € au 4e trimestre 2021, à 10 520 € au premier trimestre 2022. D’après les projections, il devrait continuer d’osciller autour de 10 500 € jusqu’en juillet. Ainsi, au premier trimestre 2022, les prix au m² se sont échelonnés, au niveau des arrondissements, entre 8 830 € dans le 19e et 13 820 € dans le 6e. Fait nouveau, le 15e arrondissement, à l’Ouest, a rejoint les cinq arrondissements périphériques de l’Est (13e, 12e, 20e, 19e et 18e) sous le seuil des 10 000 € le m² (cf. carte).
En effet, dix arrondissements sur dix-sept ont enregistré une baisse significative (jusqu’à -4,6 % pour le 18e) et seul le 5e arrondissement a vu ses prix augmenter de plus de 1 % en un an (+3,9 %). Toujours au premier trimestre 2022, les prix au m² ont varié, au niveau des quartiers, de 8 030 € à La Chapelle (18e) à 17 400 € à Notre-Dame (4e).
La pression de la demande sur les maisons depuis le début de la crise sanitaire a conduit à une hausse annuelle des prix de 5,7 % au premier trimestre 2022 qui remonterait à 7,2 % en juillet 2022 en Île-de-France pour un prix de vente de 372 700 € au niveau régional. Au début de l’été, les plus fortes augmentations de prix de la région concerneraient ainsi les maisons en grande couronne.
Des incertitudes renforcées
Ainsi, malgré le déclenchement de la guerre en Ukraine, la recrudescence du Covid dans certains pays, l’accélération de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, le marché immobilier francilien a continué à faire preuve de résilience et à rester porteur, bénéficiant d’une demande forte et de la confiance sans cesse renouvelée des acquéreurs.
Au premier semestre 2022, les hausses des taux d’intérêt semblent avoir davantage incité les acquéreurs à concrétiser rapidement leur achat, leur solvabilité n’étant pas impactée pour le moment de façon critique.
Les notaires considèrent que ce mouvement s’est prolongé, avec la volonté de nombreux ménages de signer avant l’été. À plus long terme, les perspectives économiques semblent moins assurées. Elles pourraient affecter un marché qui peine à se défaire de ses fragilités structurelles (non renouvellement du parc de logements et donc manque de produits, chantier difficile de la décarbonation des logements). Mais, dans une perspective courte, l’immobilier pourrait continuer de résister à ces crises, bénéficiant de la confiance des ménages, et resterait plus que jamais une valeur refuge.
FLORENCE GANIVET