Hausse des taux d’intérêts, baisse des prix, ralentissement du volume des ventes, inquiétudes énergétiques… Le marché immobilier connaît, depuis un an, un bouleversement majeur après un long cycle d’années fastueuses.
Premières victimes de cette évolution : les primo-accédants qui peinent à réaliser leur projet. Dans ce contexte, le gouvernement a décidé de maintenir le PTZ tout en l’adaptant.
Qui peut y accéder ?
Le PTZ est ouvert aux personnes qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale depuis les deux années précédant la demande de prêt. Sont donc concernés les primo-accédants mais aussi ceux qui ont choisi de rester locataires de leur résidence principale et d’investir parallèlement dans un bien locatif. À noter que si des travaux sont réalisés, le bien financé par le biais d’un PTZ devra être la résidence principale effective des emprunteurs au maximum un an après l’acquisition.
Le PTZ est également soumis à des conditions de ressources. À partir de 2024, les plafonds de revenus seront revus à la hausse pour les deux premières tranches du barème. L’objectif : permettre aux classes moyennes d’accéder également au dispositif.
Quels sont les biens éligibles ?
La grande nouveauté, largement décriée, est l’impossibilité de financer l’acquisition d’une maison individuelle neuve avec le PTZ à partir de 2024. Un choix politique qui s’inscrit dans une logique de développement durable mais qui n’entre pas forcément en résonnance avec le « rêve » de nombreux jeunes couples, notamment en province.
Le PTZ 2024 sera donc réservé aux logements neufs collectifs situés en zones tendues et aux logements anciens nécessitant des travaux et implantés en zones dite « détendues ». Concernant les travaux, ils devront représenter au moins 25 % du total de l’acquisition et permettre au logement de ne pas dépasser 331 KWh/m² de consommation d’énergie par an. À noter également que 154 communes basculent dans le classement « zone tendue », élargissant ainsi le nombre de biens neufs collectifs éligibles.
Quelle part du projet peut être financée avec le PTZ ?
Jusqu’à présent, le PTZ permettait de financer au maximum 40 % de l’acquisition. À partir de 2024, ce seuil est réhaussé pour atteindre 50 %. De même, pour les locataires de logements sociaux souhaitant acheter leur logement, le PTZ pourra financer 20 % de l’opération, contre 10 % actuellement.
Enfin, le recours au PTZ ouvre de réelles perspectives, dans le cas de l’achat d’un bien avec travaux, lorsqu’il est associé au dispositif MaPrimeRénov’. Ainsi, les acquéreurs pourront disposer d’une vision globale du financement de leur projet.
Reste à espérer que les vendeurs ajusteront rapidement leurs prix et que les banques assoupliront les conditions d’octroi des crédits afin que les primo-accédants retrouvent leur place dans le marché immobilier, au cours de l’année 2024.
Barbara BENICHOU