Investir en Bourse : comment bien débuter ?

Pour se lancer dans l’investissement en Bourse, une bonne définition de son projet, le choix avisé de conseillers experts et la compréhension des différents supports sont indispensables. Suivez le guide.

7 juillet 2022

Si vous souhaitez investir en Bourse, il faut avoir à l’esprit qu’il s’agit d’un investissement risqué. De ce fait, vous ne devez pas avoir besoin de l’argent investi à court terme. Un horizon de placement à cinq ans constitue la durée minimale conseillée.

Dans un premier temps, vous devez consacrer un peu de temps pour vous familiariser avec le fonctionnement des marchés financiers. Puis déterminer votre profil d’investisseur en fixant le niveau de risque que vous êtes prêt à accepter. Vous devez ensuite choisir un intermédiaire qui pratique des tarifs compétitifs avant de constituer votre portefeuille de valeurs, puis de le gérer au quotidien.

Se familiariser avec les marchés financiers

La connaissance rudimentaire du fonctionnement des marchés financiers est un préalable nécessaire à un investissement boursier. Dans cette optique, vous pouvez acheter un ou plusieurs des nombreux ouvrages disponibles en librairie. Privilégiez les livres rédigés par des professionnels reconnus, bien notés et comportant de nombreux exemples, afin de progresser plus rapidement. Vous pouvez également vous abonner à un quotidien économique afin de suivre l’actualité financière. Il est important que vous compreniez quelles sont les informations qui vont avoir une influence sur les variations de cours de certaines actions. Une lecture journalière d’une heure constitue le temps nécessaire pour être bien informé.

Déterminer son profil d’investisseur

La prise de risque est inhérente à l’investissement boursier. Vous devez donc fixer, tout d’abord, le capital disponible que vous pouvez placer en Bourse. Il correspond à des liquidités dont vous n’aurez pas besoin dans les cinq prochaines années pour financer l’un de vos projets. Ensuite, vous devez évaluer la part de capital que vous êtes prêt à perdre.

Si vous êtes plutôt prudent, vous pourrez alors choisir des grandes capitalisations dont les cours fluctuent moins au quotidien. Au contraire, si vous êtes plus téméraire, vous pouvez vous tourner vers des actions plus spéculatives liées par exemple au secteur des nouvelles technologies. Votre profil dépend également de votre niveau de stress, car il ne faut pas vendre « au son du canon » et ne pas prendre de mauvaises décisions dans la précipitation.

Choisir son support d’investissement

Vous pouvez choisir différents supports d’investissement afin d’y loger vos titres. Vous avez le choix entre le compte titres, le Plan d’épargne en actions (PEA) et quelques contrats d’assurance-vie multisupports qui permettent d’investir directement en actions sans passer par un fonds de type SICAV ou FCP. Selon votre choix, vous bénéficierez d’une accessibilité plus ou moins grande à un panel de titres et à une fiscalité différente.

Le support le plus traditionnel est le compte titres. Ce type de support permet d’investir dans l’ensemble des instruments financiers : actions, obligations, OPCVM… sans aucune limitation de montant. Les plus-values réalisées ainsi que les revenus ou dividendes générés par vos titres seront soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) et imposés au taux de 30 %, dont 17,2 % de prélèvements sociaux. Si cela s’avère plus avantageux pour vous, vous pouvez opter pour l’imposition de vos dividendes au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Opter pour un PEA ou une assurance-vie

Avec le PEA, vous pouvez investir en Bourse tout en bénéficiant d’une fiscalité plus avantageuse que celle d’un compte titres. En effet, en cas de retrait après cinq ans, vos plus-values et dividendes sont exonérés d’impôt sur le revenu, mais supportent les prélèvements sociaux au taux de 17,2 %. Toutefois, vous ne pouvez y inclure que des titres de sociétés cotées au sein de l’Union européenne et le montant maximal des dépôts pouvant être effectués sur un PEA est de 150 000 €.

Vous pouvez également investir dans un contrat d’assurance-vie dont les unités de compte sont représentatives de titres. Vous bénéficiez alors de la fiscalité avantageuse de l’assurance-vie au terme de huit ans en ce qui concerne les plus- values et dividendes et à tout moment pour la transmission de votre capital en cas de décès. Toutefois, avec ce support, vous ne pouvez pas passer d’ordre à cours connu car c’est l’assureur qui achète ou vend le titre à sa valeur de séance à J+1 ou J+2. De plus, vous avez accès plutôt à des capitalisations d’importance, les valeurs dites de « fonds de portefeuille » étant privilégiées, comme Air Liquide, LVMH ou L’Oréal.

Choisir son intermédiaire

Si vous choisissez d’investir via un compte titres, vous pouvez investir sans limitation de montant sur la totalité des actions cotées au sein des différentes bourses au niveau mondial. De ce fait, il est primordial de choisir un intermédiaire qui pratique des prix compétitifs. En effet, les frais sont nombreux et très variables d’un établissement à l’autre comme le souligne l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans sa plaquette de présentation des frais liés à un investissement financier (amf-france.org). Par exemple, l’AMF précise que le coût moyen total par an pour un portefeuille de 60 000 € contenant dix lignes d’actions et pour lequel douze ordres de 5 000 € ont été passés dans l’année s’élève à 477 € pour les banques traditionnelles contre 101 € pour les courtiers en ligne.

Comprendre les frais de Bourse

Lorsque vous investissez en Bourse via un compte titres, vous devez payer des frais lors de chaque transaction, mais également lors de la conservation de votre portefeuille. Vous devez donc bien analyser ces frais qui réduisent votre performance boursière avant de choisir votre intermédiaire. Les frais de courtage sont prélevés lors de chaque transaction. Ils peuvent être proportionnels au montant de la transaction ou variables selon le montant, par exemple 1 % pour les petites transactions et 0,6 % à partir d’un montant plus élevé. Ils peuvent également être forfaitaires, par exemple 5 € par transaction, ce qui est souvent plus avantageux. Des droits de garde peuvent également être facturés chaque année, outre des commissions de tenue de compte ou liées à une opération particulière. Vous devez enfin vous acquitter d’une taxe sur les transactions financières de 0,30 % si vous investissez dans l’une des 147 sociétés ayant son siège social en France dont la capitalisation boursière dépasse 1 milliard d’euros.

Constituer son portefeuille de titres

Une fois vos connaissances boursières acquises et votre intermédiaire choisi, vous n’avez plus qu’à constituer votre portefeuille d’actions. Pour cela, vous pouvez opter pour des titres correspondant à votre profil d’investisseur et suivre leur évolution pendant quelques mois afin de vérifier si vos anticipations sont bonnes. Une fois vos analyses terminées, vous pouvez commencer à investir, sachant qu’il faut non seulement diversifier ses investissements mais également acheter progressivement car il est impossible de déterminer à l’avance le meilleur moment. Vous avez également tout intérêt à vous fixer un objectif de gain afin de vendre dès que ce niveau est atteint, ainsi qu’un cours plancher afin de ne pas trop perdre si l’action baisse. En bref, il faut rester connecté !

Déléguer la gestion

Si vous n’avez pas le temps ou l’envie de vous lancer dans la gestion directe d’un portefeuille titres, vous avez également la possibilité de donner mandat à un intermédiaire financier de gérer votre portefeuille à votre place. Dans ce cas, vous devez choisir votre profil de gestion : prudent, équilibré ou dynamique. Le coût du mandat est variable selon les établissements et peut correspondre à un pourcentage annuel de votre portefeuille, par exemple 2 %, ou à une rémunération prise uniquement en cas de performance positive. Cette solution est proposée par quelques courtiers en ligne, le coût variant selon le profil choisi entre 10 et 15 % de la performance positive du portefeuille.

THIERRY DESCHANELS