Île-de-France : le marché immobilier continue de tourner à plein régime

Que ce soit dans la capitale, en petite ou grande couronne, les notaires du Grand Paris sont unanimes : vendeurs et acquéreurs sont plus que jamais au rendez-vous pour conclure les transactions ! Décryptage.

24 novembre 2022

Pas de pause pour l’activité immobilière en Île-de-France au 2e trimestre 2022 : malgré un contexte d’ensemble qui s’est dégradé, le marché immobilier a continué à tourner à plein régime ! En effet, le volume de ventes de logements anciens est resté presque aussi élevé que lors du 2e trimestre 2021, le plus haut deuxième trimestre jamais observé depuis 1990.

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Surtout, quelques tendances, déjà observées, se sont confirmées au 2e trimestre 2022. Premièrement : la poussée des ventes à Paris, de l’ordre de 9 % sur un an. Ainsi, plus de 40 000 logements ont été vendus dans la capitale ces douze derniers mois, ce qui n’était pas arrivé depuis vingt ans ! Faut-il y voir la fin du désamour tant annoncé pour Paris et un retour vers le cœur de l’agglomération ? Un effet bénéfique de la légère érosion des prix ? Ou encore un retour des investisseurs, poussés par le souhait de protéger la valeur de leur capital, ou des étrangers, par une amélioration du taux de change ? Chacun de ces facteurs a pu jouer sans que l’on puisse identifier si l’un d’eux a prédominé.

Deuxièmement : des volumes de transactions d’appartements restés très dynamiques en petite et grande couronnes, proches des niveaux du 2e trimestre 2021. En revanche, et pour le troisième trimestre consécutif, les volumes de ventes de maisons ont reculé (- 8 % en petite couronne et -13 % en grande couronne, entre les deuxièmes trimestres 2021 et 2022). Le manque de maisons à vendre a-t-il limité les volumes de transactions ?

C’est vraisemblable : de nombreux notaires signalent la rapidité des transactions de maisons, et la hausse toujours soutenue des prix confirme la pression sur le marché. La question des taux a-t-elle été plus sensible en maison, compte tenu de budgets unitaires plus élevés que pour un appartement ? Enfin, après le mouvement lié à la crise sanitaire, on peut aussi se demander si le marché ne reviendrait pas vers un niveau d’activité plus habituel, d’autant que la hausse des prix de l’énergie affecte plus sévèrement les propriétaires de maisons.

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Les prix des appartements sont globalement restés stables (+ 0,7 % sur un an), avec toutefois toujours de forts contrastes entre les différents marchés : -0,8 % dans Paris entre le 2e trimestre 2021 et le 2e trimestre 2022, où les prix s’établissent à 10 590 € le m², + 1,2 % seulement en petite couronne mais + 4,1 % en grande couronne !

Les prix des maisons ont quant à eux augmenté de 4,5 % en un an en petite couronne et de 5,8 % en grande couronne, soit la croissance la plus élevée de la région.

Et demain ? De l’avis des notaires du Grand Paris, ces grandes tendances sembleraient se confirmer dans les prochains mois. En effet, d’après les avant-contrats (compromis et promesses de ventes), de juillet à octobre 2022, le prix augmenterait très légèrement dans Paris (+ 0,6 %) pour passer à 10 670 € le m² et revenir pratiquement au niveau d’octobre 2021 (- 0,3 % en un an).

Les hausses annuelles de prix seraient, pour les appartements, de 0,3 % en petite couronne et de 4 % en grande couronne et elles se prolongeraient au même rythme pour les maisons (respectivement 4,6 % et 5,5 %). Enfin, les notaires signalent que les blocages tiennent davantage aux difficultés d’accès au crédit (blocage lié au taux d’usure et au comportement plus restrictif des banques) qu’à la hausse des taux des crédits immobiliers.

FLORENCE GANIVET